Lolita, de Kubrick, d'après le roman de Nabokov
Nous étions au salon du livre, il y a quelques dizaines d'années. On y voyait Monsieur Gabriel Matzneff, un large sourire aux lèvres, dédicaçant à tour de bras son dernier livre. Le plus étonnant était d'y voir les mères de famille lui amener publiquement leurs progénitures pour qu'ils apprennent à connaître un écrivain.
J'ai toujours pensé, depuis ce temps, que Matzneff devait écrire librement ses livres, en prison. Liberté pour l'écrivain, prison pour le pédophile. Il faut d'abord protéger les victimes, puis le bourreau lui même, contre lui même. Il aurait sans doute écrit certains de ses livres autrement, et la littérature elle même y aurait probablement gagné.
Aujourd'hui, laisserait-on publier Lolita ce chef d'oeuvre de Nabokov, comme en 1955 ? Probablement non. Ce serait une grosse perte. Mais Cohn-Bendit publierait-il impunément ses propos pédophiles cités récemment par Le Monde, comme dans les années 70? La littérature n'y perdrait rien.
Commentaires
Beau blog très esthétique.